François Purseigle

Sociologie des mondes agricoles

Agriculteurs et politique

Etudier les votes professionnels des agriculteurs français

2005-2007

De 2005 à 2007, j’ai été rattaché en qualité de post-doctorant au Centre de recherches politiques de Sciences Po-Paris (CEVIPOF). Mes travaux portaient principalement sur une analyse des composantes  des  « votes agricoles ».

Se compter, tel était certainement l’enjeu majeur d’une année 2007 riche en élections pour les agriculteurs. De manière concomitante, ce qui aura été vrai pour les formations politiques de notre pays, l’aura été également pour les formations professionnelles que sont les syndicats agricoles. Pour la première fois dans l’histoire de la cinquième république les agriculteurs ont été appelés aux urnes la même année pour exprimer les orientations qu’ils veulent donner tant à leur profession qu’à une république dont la composante agricole s’amenuise.

La compréhension des enjeux se profilant derrière le scrutin professionnel que sont les élections aux chambres d’agricultures s’inscrit dans un contexte électoral d’autant plus particulier que les agriculteurs apparaissent comme une minorité parmi d’autres. Prendre le pouls de la diversité des intérêts spécifiques d’une catégorie professionnelle minoritaire jusque dans l’intimité spatiale formée par de nouvelles ruralités, ne revêt plus la même signification qu’hier. En effet, même parmi les ruraux, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et présentent le visage d’une population vieillissante.

Les orientations professionnelles que prendra la profession agricole dans les années à venir devront plus que jamais s’inscrire dans la construction de nouvelles alliances dont les contours se dessineront également lors des élections aux chambres d’agriculture. C’est un paradoxe mais les destinées de la profession agricole sont plus que jamais liées à celles de la Nation toute entière.

Bien plus qu’un préalable, c’est dans cette perspective qu’il convenait selon nous de lire les résultats de aux élections professionnelles agricoles.

Selon les principes classiques de toute analyse électorale, j’ai tenté de mêler des facteurs structurels (déterminants culturels, socio-économiques, …) qui définissent une prédisposition électorale et des facteurs conjoncturels (offre électorale, enjeux de l’élection) qui peuvent expliquer les stratégies des électeurs. J’ai mis en évidence les principales différenciations spatiales du vote professionnel agricole et proposé quelques pistes d’explication de cette différenciation.

Notre approche a été également géo-historique, à partir d’un travail bibliographique et de la comparaison avec des travaux antérieurs. Enfin, parce que  la question du revenu des agriculteurs dans un contexte d’incertitude pressante sur l’avenir de la Politique Agricole Commune, notamment du 1er pilier et des aides directes a occupé une large part du discours syndical. Nous nous sommes alors demandé quel pourrait être l’impact de variables économiques sur le vote ? Quels sont les rapports entre la différentiation spatiale de ces variables et la différenciation spatiale du vote professionnel ?

Ce travail a fait l’objet en 2007 d’une publication intitulée Les électeurs ruraux dans Atlas électoral 2007 aux Presses de Sciences Po et en 2008, avec Aurélien ESPOSITO, d’un article intitulé Une réflexion autour d’une géographie électorale du scrutin aux chambres d’agriculture du 31 janvier 2007, 203-227p in  Purseigle F. (Dir.), Salariés et producteurs agricoles. Des minorités en politique. Cahier du Centre de Recherches Politiques de Sciences Po, Sciences Po Paris-CNRS, 227p.


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